Chaque roman est d’abord le produit d’une idée, qui implique un voyage, souvent avec un trajet compliqué, incluant de longues heures d’autobus. Les photos s’accumulent : roches, cours d’eau, faune, flore, personnes. Puis s’ajoute la recherche pour définir le contexte historique, qu’il soit contemporain ou ancien.
Les paysages du roman naissent en premier, souvent à partir d’un dessin ou d’une aquarelle. Je peux les contempler à loisir ; entrer dans les paysages pour humer l’air, l’atmosphère.
Puis, les personnages commencent à y apparaitre souvent très flous ; timides, ils n’osent se montrer. Ils se cachent derrière des arbres, des murs ou des colonnes, s’accroupissent derrière des buissons, comme des elfes insaisissables, des aluxes diraient les Mayas.
À mesure que la recherche progresse et que le contexte se précise, les paysages deviennent plus élaborés, semés de constructions, de chemins, de jardins. Les personnages commencent à s’y mouvoir, se déplaçant très vite d’un endroit à l’autre. Visions fugaces. Avec le temps, ils s’habituent à ce que l’auteur les observe. Nait une certaine connivence, chacun vaquant à ses activités. Des personnages commencent alors à penser, à parler, voire parfois à se plaindre de leur situation.
Le rêve, la rêverie, la méditation et le vélo m’aident aussi à mieux définir ces êtres qu’on pourrait croire fictifs, mais qui vivent dans leur monde.
Le roman est alors bien enclenché. Si la recherche a été suffisamment approfondie, il ne reste plus qu’à regarder les personnages évoluer dans leurs milieux, à l’intérieur d’un contexte historique défini. Facile. Relativement…
Née à Trois-Rivières en 1951, entre le fleuve Saint-Laurent et la rivière Saint-Maurice. Beaucoup de lignes de fuite et trop de saints noms. À 19 ans, Lucie Dufresne achète une ferme dans les Appalaches, avec quatre hippies sans le sou mais audacieux. Elle s’initie à l’agriculture biologique, l’élevage de chèvres, l’apiculture et la construction de grange. En même temps, elle entreprend son baccalauréat en géographie à l’Université de Sherbrooke.
En janvier 1976, elle part en compagnie d’une autre apprentie géographe pour faire le mythique « Tour de l’Amérique du Sud ». L’aventure mène les voyageuses dans de nombreux pays : Équateur, Pérou, Bolivie, Chili, Argentine, Paraguay, Brésil, Colombie, Venezuela.
Ce périple fait naitre chez Lucie Dufresne une passion vivace pour l’Amérique latine.
À l’Université des Andes de Mérida, au Venezuela, elle s’inscrit à la maitrise en géographie. Avec le groupe des études rurales, elle analyse les impacts de la modernisation agricole chez la paysannerie des hautes terres andines. Puis, elle commence un doctorat en géographie, à l’Université Laval, à Québec, où elle rencontre la doctora Marie Lapointe, spécialiste de l’histoire du Yucatan au Mexique. À titre d’assistante, Lucie Dufresne travaillera avec la doctora, s’intéressant toujours aux paysans, mais cette fois-ci, mayas. Elle dépose sa thèse en géographie historique en 1988 et entreprend un postdoctorat à l’Université de Montréal pour analyser les courants migratoires entre les communautés mayas et le centre touristique de Cancun, alors en pleine expansion.
Au cours de ses études de troisième cycle, Lucie Dufresne enseigne dans différentes universités. À la suite de la publication de l’essai, « Les Mayas et Cancun », elle renonce aux rédactions scientifiques pour se consacrer à l’écriture romanesque. Son premier roman, historique, parait en 2003; il traite d’un des mythes fondateurs du Mexique et présente un périple à travers une partie du continent américain. Ses romans subséquents narrent d’autres épopées, à travers le temps et l’espace, toujours en méso-Amérique. Les deux derniers, L’astronome maya et Chichen mère des jaguars narrent de l’intérieur le long processus de décadence et de survivance de la culture maya pendant les IX et Xième siècles.
Aujourd’hui, Lucie Dufresne partage sa vie entre Montréal et Puerto Morelos. Mère de trois enfants maintenant autonomes, elle continue à écrire de manière quotidienne.
ÉTUDES
Post-doctorat : Université de Montréal, département de géographie;
bourse du C.R.S.H. (1992-94)
Doctorat : Université Laval, Québec, Géographie historique (1988)
Thèse : « Intégration ou marginalisation croissante ?
Étude de la paysannerie maya dans la région sud du Yucatán au Mexique », Université Laval, 1988, 504 p.
Maîtrise : Université des Andes, Instituto de Geografía, Mérida, Venezuela,
Aménagement (Análisis del uso de la tierra) (1980)
Thèse : « Estudio del proceso de diferenciacíon del campesinado bajo la intensificacíón del uso de la tierra, en los valles altos del Estado de Trujillo », 1979,183 p.
Baccalauréat ès Arts : Université de Sherbrooke, Faculté des Arts, Géographie (1979)
Mémoire : « Étude des structures agraires dans le sud-est bolivien », 1977, 94 p.
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