Nouvelles

Écrivaine, romancière et aventurière


 

(AQUARELLE) TURNEFFE, BELIZE


Le terrain constitue la base d’étude des géographes

Étudier l’espace… une excellente raison de voyager. Fascinée d’abord par les Mayas et par la péninsule du Yucatan au Mexique, en réalité par la Méso-Amérique, j’ai écrit quatre romans qui explorent des facettes de leur civilisation, chacun sis dans une fraction de siècle et dans des endroits particuliers. Pour ce faire, j’ai visité plusieurs sites archéologiques, ainsi que les voies terrestres et fluviales que les Mayas auraient utilisées et où circulent les personnages. Si je n’ai pu fouler le sol de tous les lieux évoqués, j’en ai cependant visité plusieurs.

Afin de bien comprendre la culture maya, j’ai entrepris d’apprendre leur langue… travail de longue haleine. D’un point de vue théorique, je suis peut-être de niveau intermédiaire, cependant, dans la rue, je fais figure d’amateure. Taan in kaambal maya t’aan, chéen ba’ale’ jujunp’iitile’ : J’apprends la langue maya mais peu à peu. Après ces romans, ancrés au cœur de l’histoire maya, je voudrais maintenant examiner les choix drastiques auxquels sont confrontés les Mayas contemporains.

Je tente actuellement d’écrire la vie d’une amie rencontrée il y a quarante ans dans un village nommé Dzonotchel, dans le sud de l’état du Yucatan. Avec son mari, elle pratiquait une agriculture itinérante sur brulis, la milpa. Après que l’ouragan Gilberto eut détruit les champs, les ruches et la maison en 1988, le couple et leurs enfants, six à l’époque, ont migré à Cancún pour survivre. À force de travail, ils ont réussi à s’enraciner dans la ville en formation. En quelques années, ils sont donc passés de paysans milperos dans la selva, parlant la langue maya, à vendeurs ambulants dans les rues de Cancún en effervescence. Là s’entremêlent espoir et agitation, la Vierge de la Guadeloupe et la prostitution, écoles nouvelles et violence armée provoquée par les luttes entre cartels… « Quand j’étais jeune, je ne connaissais rien de toutes ces choses! », remarque mon amie, les yeux ronds, en 2018.

La difficulté consiste à rassembler toutes ses histoires en moins de 200 pages pour produire un livre à peu près logique. Un défi!

Dans la série des nouvelles, Penguin Random House prépare la parution en espagnol de mon quatrième roman, Chichen mère des jaguars. Ne doutant de rien, ou presque, j’ai osé en réaliser moi-même la traduction.

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